Cet ensemble de zones humides s’étend sur une quarantaine de kilomètres le long des rivages de Sinnamary, commune côtière située sur la côte de la Guyane française. Il constitue un ensemble de vasières intertidales, de bancs de sable actifs, de mangroves, de forêts marécageuses et de zones périodiquement inondées qui s’étendent vers le delta du fleuve Sinnamary. Ses différents habitats abritent certains mammifères vulnérables au niveau mondial tels que le pécari à lèvres blanches (Tayassu pecari), le tapir du Brésil (Tapirus terrestris), le tamanoir (Myrmecophaga tridactyla) et le singe-araignée commun (Ateles paniscus). Le Site sert également de zone d’alevinage pour diverses espèces de poissons, notamment le tarpon atlantique (Magalops atlanticus) qui est important pour la pêche côtière. Le Site abrite plus de 1 % de la population mondiale de bécasseaux semipalmés (Calidris pusilla) et des sternes argentées (Sternula superciliaris). C’est l’habitat préféré du lamantin des Caraïbes (Trichechus manatus), espèce Vulnérable, et il sert de zone de nidification et de recherche de nourriture à la tortue verte (Chelonia mydas), qui, elle, est classée En danger. Les mangroves jouent un rôle clé dans la protection du littoral et comme frayères. Le complexe abrite également un important site archéologique datant de l’ère précolombienne. Parmi les activités écotouristiques organisées, on peut citer le canoë, pratiqué dans le marais ; la Maison de la nature quant à elle accueille les visiteurs dans son écomusée, en grande partie consacré aux zones humides, mais qui présente également l’artisanat local. Malgré les réglementations nationales, le braconnage se poursuit. Les projets agricoles à grande échelle constituent une menace pour les zones humides.