Cette lagune, reliée à la mer par un chenal de 900 mètres, fait partie du complexe de dépressions humides d’El Kala. Le site comprend aussi un petit delta saumâtre avec des espèces de Salicornia et Juncus, et un petit lac d’eau douce temporaire, alimenté par les précipitations et l’eau souterraine et entouré par un complexe de dunes de sable. Le double échange du lac Mellah avec son bassin versant et avec la mer à travers le chenal explique la riche biodiversité du lac. Le site est important pour les oiseaux d’eau qui y font étape et s’y reposent durant leur migration, s’alimentent avec les poissons, invertébrés et bivalves qui abondent ou viennent y nicher. Les 52 espèces enregistrées (dont 14 migrateurs, 19 oiseaux nicheurs et 20 hivernants) comprennent le grand cormoran Phalacrocorax carbo, le grèbe huppé Podiceps cristatus et le fuligule morillon Aythya fuligula. Le gradient de salinité et la productivité élevée de la lagune contribuent à une riche biodiversité de phytoplancton, zooplancton et poissons, et le site sert de nurserie et de site de croissance, en particulier pour les anguilles avant leur long voyage jusqu’à la mer des Sargasses. En conséquence, le rôle socioéconomique le plus important du site est l’emploi qu’il fournit aux pêcheurs. La population locale cultive aussi des arachides et élève du bétail, d’où le surpâturage que l’on peut constater dans certaines zones. Avec les Sites Ramsar du lac Oubeïra (Site Ramsar no 280) et du lac Tonga (Site Ramsar no 281), El Mellah fait partie de la Réserve de biosphère d’El Kala.